OLIVIER DE SEPIBUS
Un rien nous sépare
16/04/11 - 26/05/11
Olivier de Sépibus est l’artiste parrain de la première édition de Fenêtres sur Combe Laval, un projet porté par la Communauté de communes du Pays du Royans qui propose des stations artistiques pour découvrir et révéler ce milieu naturel protégé. Inauguration le 21 mai 2011 à Combe Laval dans le Royans dromois.
Loin d'une vision catastrophiste, nous savons aujourd'hui que l'humanité est face à une situation inédite. Nous portons une responsabilité vis-à-vis du vivant avec lequel nous partageons la planète. Aucun décret, même divin, nous désigna comme omnipotent. Mon travail se situe sur une frontière entre l'humain et le non-humain car si nous savons ce qui nous sépare et distingue, je cherche au contraire ce qui nous unis et relie. Cette recherche ne peut se faire que sur un plan poétique dans lequel j'investis l'imaginaire de la matière, des processus naturels et d'une communauté du vivant.Olivier de Sépibus
Le rapport à la nature est un axe essentiel du travail d'Olivier de Sépibus. Chaque installation est construite en fonction du paysage, d'expériences de la montagne, de l'imaginaire qu'elle suscite. L'exposition Un rien nous sépare traite de cette opposition très occidentale entre culture et nature.
Trois axes mènent cette proposition. Les photographies de la série Montagne défaite (2008), l'installation Bruissement (2011) constituée de trophées d'animaux du Vercors et un ensemble Un rien nous sépare (2011) constitué d'une vidéo et d'une scénographie des artifices utilisés pour la mise en scène de cette même vidéo.
La série de photographies Montagne défaite est une déconstruction de la photographie de paysage pour déplacer et aiguiser notre regard, le rendre plus responsable.
Le jeu de déconstruction se poursuit avec des installations proposées pour la première fois. Des animaux naturalisés se rangent derrière l'appel d'une cloche de prière, symbole du fait religieux propre à l'homme. Paradoxalement, les trophées rendent visible ces animaux chassés alors que notre société dissimule les abattoirs.
Quant à la mise en scène de Un rien nous sépare, elle relève du questionnement de ce qui anime l'homme moderne, d'un capitalisme débridé oublieux du fait animal. Entre jeu de rôle et réflexion scientifique, Olivier de Sépibus joue de nos sens et des archétypes bien ancrés, pour nous obliger à regarder le naturel comme un tout comprenant l'humanité. Plus que de l'humanité versus l'animalité, la question du sauvage est au coeur de ce travail. Et la domesticité questionne l'homme dans sa vie quotidienne. L'artiste tourne autour du mythe de l'homme sauvage en créant son propre récit dans un contexte contemporain, pour mieux en extraire les absurdités.
Cette exposition entre en écho avec la manifestation « Fenêtre sur Combe Laval » qui vise à mettre en scène les paysages, et propose de voir autrement le territoire du Royans. Des artistes issus d’horizons différents créent des oeuvres contemporaines réalisées spécifiquement pour ce site exceptionnel. Olivier de Sépibus intervient dans cet espace naturel remarquable, Combe Laval, dans le cadre d'une résidence de production et de rencontres avec des scolaires et ateliers picturaux locaux.
J'interroge la nature dans sa transformation perpétuelle et j'ai été très frappé par la verticalité de Combe Laval, l'idée de suspension (du temps, des pierres) et d'un lieu en même temps toujours en érosion, en mouvement, même si ce mouvement n'est pas immédiatement ressenti dans un temps humain. Ce rapport décalé de temps et en même temps la contrainte faite à la nature (enchevêtrée dans le Vercors par des filets de rétention qui transforme le paysage), une nature fragile mais aussi fragilisée par l'action humaine. De ces constats est née l'idée de suspendre une imposante pierre à trois arbres.
Pour la première édition, ces oeuvres seront installées sur les chemins pour l’été 2011.Ce parcours artistique sera ponctué d’événements culturels pour l'inauguration, le 21 mai 2011 : spectacles, balades contées…